Avec comme récompense une baignade bien méritée dans la grande bleue.
étapes | |||||
lieux | km cumul | km | D+ | D- | date |
Digne les bains | 73,77 | 74 | 2597 | 2404 | mer 17/08/11 |
Thorame | 153,05 | 79 | 2692 | 2179 | jeu 18/08/11 |
Castellane | 211,27 | 58 | 2112 | 1992 | ven 19/08/11 |
Aiglun | 270,53 | 59 | 2876 | 3545 | sam 20/08/11 |
Bezaudun les alpes | 317,8 | 47 | 2363 | 1974 | dim 21/08/11 |
Nice | 358,62 | 41 | 126 | 1118 | lun 22/08/11 |
Plage | 358,62 | mar 23/08/11 | |||
total |
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359 | 12766 | 13212 |
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moy quotidienne |
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60 | 2128 | 2202 |
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Jour 14 Sisteron - Digne les bains 73 km
73,7 km, 2597m D+, 2404m D-
11h14 de roulage dont 3h08 de pauses
6h30 réveil, dodo jusqu'à 6h45, décollage à 7h30
C'est parti pour quasiment 20 km à grimper doucement au début et avec le vent du matin je supporte le gilet et les manchettes.
Le GR GTPA n'est vraiment pas évident pour progresser et je sens que je suis "à froid" pour piloter (de plus avec la nourriture + 2L d'eau, je sens le sac qui m'entraine dans le D-).
Arrivée à St Geniez sans encombres puis le hameau de Chabert et là une descente de folie dans la vallée, digne d'une TV ! je passe à pieds...
Fin de descente plus "roulable" pour moi et attaque de la remontée fort velue par GR...
Enfin le col de Mounis est en vue, mais peu après, à pieds mon pneu ar se coupe sur le flanc, le latex rebouche mais avec le sac + poids il m'est impossible de rouler avec juste 1 bar sans risquer d'abimer la jante...
Magnifique col puis crête.
Le latex ne rebouche toujours pas et je remets de temps en temps de la pression.
Passage au sommet du corbeau toujours sur la crête mais c'est assez éprouvant.
Pausse casse croûte, plus d'eau dans le dos.
Au radada suivant, je remets une dose de latex dans le pneu et décide de descendre "sur des oeufs" le temps que ça colmate.
Avec ces histoires et arrêts multiples, le soleil est haut et le bidon d'eau restant bien entamé...
Portion inroulable à cause de fagots de bois en travers du sentier, ça commence à m'ennerver mais je relativise en me disant qu'il faut bien au moins une journée galère, ça tombe aujourd'hui... et toujours cette crête en radada difficile à rouler à cause des petits galets qui se dérobent...
A sec, la gorge sèche, le pneu ar mou, j'arrive en "mode dégradé" à Thoars par la route à 15h.
C'est la foire "paysanne" dans le village.
Je bois 3 bidons d'un coup à la fontaine, reprends un peu mes esprits et achète une chocolatine aux amandes et un pain au raisin qui sont succulents et bienvenus sur le moment : ils descendent d'un coup dans l'estomac qui tournait à vide.
Petite discussion autour de la fontaine et la terrasse sur les moyens d'atteindre Digne les bains : soit par la route (25 km) ou par les chemins (15 km, 400 D+) ?
Comme la route est en version "rally de montagne", autant aller au plus court.
Bien requinquer, pneu regonflé (le latex a bien colmaté la déchirure et tient la pression), j'attaque la piste à 15h25.
Et ça passe plutot bien de 800 => 1100m et un replat.
Ensuite c'est un superbe sentier, petite pause avec un randonneur au col puis sentier en balcon et enfin le village de Courbons.
Un couple me demande comment est praticable la portion jusqu'à Thors afin d'organiser une sortie pédestre, je décris le sentier puis descente sur Digne un poil technique.
Et à mi pente 1er OTB sur une faute de fatigue en coinçant le fourreau contre une pierre dans un passage trialisant.
Un peu de vernis cutané rayé, le support GPS à recoller et l'amour propre égratigné (mais tout de même 1ère chute après 980 km et surtout 9h de sortie !).
Pause nettoyage à une fontaine de Digne (17h30) puis remontée sur les thermes et là bain dans une vasque aménagée avec de l'eau thermale chaude : ça délasse bien et j'en profite pour faire un petit savonnage !
Je décide de m'établir ici pour la nuit.
Demain 2700m de D+ sont programmés...
Jour 15 Digne les bains - Thorame 79 km
76 km, 2692m D+, 2179 D-
10h37 de roulage dont 2h50 de pauses
6h30 réveil, 7h décollage histoire d'un peu rouler à la fraiche...
Je fais le plein d'eau aux thermes en croisant les 1ers curistes et c'est parti pour un bout de piste puis un sentier à flanc de folie qui grimpe grimpe avec parfois du filet de travaux pour éviter le "gaz"...
200m avant le Pas d'Entrages, je passe le cap des 1000 km parcourus !
Au col, magnifique vue sur Entrages et grosse première descente de la journée en GR.
Passage aux Dourbes puis j'attaque un sentier "terres noires" (célèbre pour son raid).
La vue est encore une fois splendide.
Contournement de la barre des Dourbes par Draix où je fais ma pause repas.
Après ce seront plus de 650m de D+ pour grimper au train (et petite rencontre...) jusqu'au au col de la cine à 1500m et la vue vaut le détour.
Petite pause au col avant de descendre sur Plan de
Chaude par un sentier hyper technique par moment (voir même limite
dangereux avec un passage qui a "glissé" dans le ravin...).
Passage dans la faille de la Clue de la Peine et fin de descente sur Tartonne( Plan de Chaude).
Il est déjà 14h et des brouettes et même en buvant souvent et en quantité, dans la remontée sur goudron, j'attrape un gros coup de chaud !!
C'est le 1er et c'est limite hypo dans la foulée. Bref l'homme au marteau frappe un grand coup.
Bon avec les restes de la journée d'hier, la température de plus de 30°c (même au dessus de 1200m d'altitude) et déjà plus de 2000m de dénivelé en haut du col du Defens, je décide de shunter par la route car les 300m de D+ qui restent risquent de me mettre en carafe et de finir à l'agonie. Je n'ai pas envie de partir à la faute dans le D-.
Et même par la route et ensuite la vallée de l'issole, je subis bien...
Enfin à Thorame basse il n'y a pas d'alimentation, du coup j'allonge jusqu'à Thorame haute. A la supérette, la caissière compatit avec mon état vu la chaleur : "j'ai le même à la maison, je comprends..." !Sur le retour je m'arrête au lac des Sagnes.
Au programme baignade bienvenue, savonnage puis sieste.
Finalement je camperai ici.
Et aussi, je revois le découpage des étapes pour lisser le D+ et en évitant la fin de la Transvésubienne.
Jour 16 Thorame - Castellane 58 km
58 km, 2112m D+, 1992m D-
8h52 de roulage dont 2h15 de pauses
Réveil bien frisquet à 6h30 après une nuit bizarre avec un animal qui a crié et ameuté 2x les chiens de troupeau...
Mon imagination fertile imaginait un lynx/loup venant renifler mon duvet durant la nuit !
Je supporte largement mes manchettes et ma veste ce matin.
Et c'est parti pour 600m de D+ à l'assaut de la montagne Maurel sur piste jusqu'au sommet et ses antennes relais où j'aperçois un troupeau...
Bon ça va être l'occasion de voir ces fameux et craints par les randonneurs "Patous"...
Et en effet, quand descendent à ma rencontre en aboyant 6 gros "bébés", ça force un peu le respect et heureusement que j'ai déjà côtoyé des "gros toutous" car sinon bonjour la frousse (mais à la 1ère rencontre j'intercalle prudement mon vélo).
Je descends donc du vélo, attends qu'ils me reniflent en montrant ma main à plat et en parlant et une fois identifié comme "simple humain" puis je reprends l'ascension.
Par contre je dois finir à pieds car dès que je suis sur le vélo 200m plus loin c'est la même comédie : un cycliste n'est pas identifié comme humain donc est une menace potentielle ! Et dès qu'un patou arrive en aboyant, c'est toute la meute qui rapplique, assez dissuassif !
Mais bizarrement, une fois reniflé et catégorisé "humain", ces terribles gardiens sont très doux et limite craintifs, c'est assez surprenant.
J'attends donc en marchant et en faisant une petite collation post-D+ que le troupeau s'éloigne de la piste pour continuer mais je serais constament sous escorte et surveillé...
Une fois l'escorte finie j'attaque du bon gros D- sur sentier avec même de la machine à coudre, du pierrier, etc... jusqu'à St André des Alpes.
2nde pause à la fontaine puis une piste gravie au train pendant quelques km avant une D- en 2 parties de folie sur Castellane avec le lac de Castillon en contrebas.
Je reconnais les lieux (lors du GR4 en 2009) et pause casse croûte et glace sous les platanes et à 14h30 c'est parti pour (ironie du sort) un bout de GR4... pour 600m de D+ sous la cagne avec portage.
Je bivouaque sur le replat du clos d'Agnon. La vue est superbe !
Vers 19h je re-entends ce crie entendu hier soir... mais j'attribue ça à un rapace pour calmer mon imagination.
Je savoure ce bivouac car il ne me reste plus que 3 jours qui sont plus équilibrés en D+, mais le climat "du sud" est éprouvant.
Jour 17 Castellane - Aiglun 59 km
59 km, 2876m D+, 3545m D- (surestimé à cause du cayon sous aiglun)
8h51 de roulage dont 1h57 de pauses
Nuit paisible à quasi 1300m avec un magnifique ciel étoilé (j'appelle ça l'hôtellerie 1000 étoiles).
7h30 décollage et finalement hier j'ai stoppé à la fin de la portion velue (portage) de l'ascension.
Je me réchauffe par une piste tranquille puis la route jusqu'au stade de neige Vauplane.
Puis j'emprunte le GR4 (délaissé en 2009 à cause du timing et de sa "difficulté") qui est assez engagé en bordure de canyon du rau La Bernarde et où j'appercois et dérange mes 1ers chamois.
Petit moment "chaudtime" avant de changer de versant puis passage dans le magnifique village de "La Sagne".
Avant St Auban : des sentiers hyper velus le long de cours d'eau...
Passage par la clue de St Auban puis une piste DFCI grimpant au train jusqu'au col de Baratus où je m'octroie une pause collation + resserrage des sangles du sac aux épaules.
Et j'ai bien fait car la descente jusqu'à Gars sera de folie avec pavasses qui roulent, épingles avec marches, séance de machine à coudre, du gaz, etc...
Bref ce sera LA descente faite avec le Mojo, à part une des 1ères épingles tout passe selle haute, corps mobile, regard devant et on laisse couler...
Arrêt repas à Gars pour récupérer avec la source fraiche en directe de la montagne, toilettes, table et ombre à 12h.
Vers 13h décollage après discussion sympa avec un couple de sportifs du coin.
Belle D- au bords du ravin avec des passerelles et devers aménagés puis une DFCI gravie de l'autre côté sous la cagne jusqu'au sommet où je récupère le GR4 jusqu'à 1160m.
Puis c'est une descente très très exigeante sur le GR4 : avec la fatigue je passerai à pieds par sécurité vu le vide et la gravasse glissante...
La fin de GR4 est géniale mais je n'ai plus l'énergie pour ce pilotage exigeant : de 14h30 à 15h30 la cagne est infernale mais réserve quelques surprises niveau flore locale...
16h arrivée à Aiglun, direction le gîte puis : douche, lessive, repos et bière !
Si j'avai eu en main le vélo comme pour la descente du col de Baratus lors de la Transvésubienne, ça aurait été de la folie : aujourd'hui j'ai vraiment ressenti le besoin d'une tige télescopique.
Par contre, depuis 3 jours je souffre à la plante des pieds là où se trouve l'insert metallique des cales : pb nouveau du à la chaleur ? et j'ai des brûlures sous la voute : échauffement lors de la marche ?
Bref j'en arrive à un point où de petits détails normalement peuvent rendre la progression difficile (pas le séant, ni les jambes, mais les pieds!).
Par contre le pilotage a bien progressé vis à vis de la pente, un peu par rapport au gaz, la caisse est là mais en "diesel".
Après la douche devant la glace je m'étonne : je suis tous maigre! Quasi disparue la bouée et j'ai des sillons inconnus jusqu'à aujourd'hui aux abdos... Et pourtant j'ai l'impression de m'empiffrer...
Vu la technicité de la trace et la fatigue due à la chaleur, je ne regrette pas le redécoupage autour des 2000m de D+ au lieu des 2500 envisagés...
Jour 18 Aiglun - Bezaudun 47 km
47 km, 2363m D+, 1974 D-
9h46 de roulage dont 2h56 de pauses
Petit déjeuné en terrasse avec le plateau préparé la veille, par contre, comme le repas d'hier soir c'est un peu "léger" pour qui crapahute pendant 8/9h...
Très beau sentier le long de la vallée de l'Estéron mais même à 7h30 il commence à faire chaud !
Ravitaillement à Roquesteron puis en avant pour une grimpette sur DFCI montée "au train".
J'arrive au lieu "Le Pous" où se fait la bifurcation entre 2 variantes. J'opte pour celle qualifiée de "montagne").
Malgré les indications de la carte, il est impossible d'accèder au point d'eau, du coup je recharge à l'abreuvoir...
Dans la piste qui suit, je manque le départ du sentier... je fais demi tour, redescends la piste et en effet c'est un sentier assez discret (pourrit) à portage pendant quasiement 1h.
Et même en portant la progression est difficile à cause de la végétation. Etant un peu dans le dur, je me pose la question de l'utilité de ce portage au lieu de continuer la piste et prendre le sentier de portage plus haut ? Ajouter une touche portage de barbare aux Chemins du Soleil ? Bref...
Arrivé au sommet je n'ai plus d'eau sur le plateau (sauvage façon western, très beau), heureusement il y a une maison de berger à la combe d'Henry où on me remplit ma gourde.
Puis je change de flanc et c'est une descente exeptionnelle à la chapelle St Michelle puis sur le village de Coursegoules. La grande bleue apparait enfin à l'horizon !
Malheureusement, juste après une épingle à mi-pente mon pneu ar se re-ouvre à la coupure de grenoble.
Je fini sur des oeufs puis à pieds le temps que le latex prenne car je n'ai pas envie de "taper" la jante.
Dégustation d'un pain bagnat puis shunt vers Bezaudun les Alpes par la route pour ménager ma roue ar.
Vers 16h30 je m'installe sur le plateau à 1000m au dessus de Bezaudun pour un dernier bivouac "into the wild" et demain il n'y a "seulement" du D- au programme.
Drôle de sensation de relâche après tant d'efforts, la fin étant proche, je suis quasiement en roue libre...
Jour 19 Bezaudun les Alpes - Nice 41 km
41 km, 126m de D+, 1118m de D-
4h de roulage dont 1h de pauses
J'ai savouré ma nuit "à la belle" avant une grasse mat' bien méritée (7h45).
Je regonfle mon pneu ar avant d'attaquer la descente et je me rends compte que c'est devenu un semi-slick. Il n'y a plus de crampons à cause du roulage et non des freinage!
Descente bien chaotique mais sur une piste large le long d'une conduite de gaz, du coup ça passe tranquille, j'ai bien le vélo en main...
Pause mécanique après un freinage qui a re-ouvert le pneu : je mets une chambre à air et en avant pour le final.
Passage dans le vallon de Parriou puis descente hyper ludique et peu exposée au vide jusqu'à St Jannet.
Petite pause à la source puis GR51 jusqu'au pont de la manda.
Dans ce dernier GR je sens bien les progrès en pilotage dans la pente défoncée et en épingles...
Une fois le pont franchi, je longe le Var par une piste, puis une piste cyclable et enfin la promenade des anglais...
Fin des Chemins Du Soleil, 1270 km
Je profite de l'après midi pour sortir mon Slip2Bain et prendre un coup de soleil sur la plage...
Visite du vieux Nice, son port et sa zone piétonne...(d'où les 1300 km parcourus...)
Le contraste entre 3 semaines de crapahute au grand air et Nice surpeuplé de touristes avec une chaleur étouffante est assez particulier (surtout le côté m'as tu vu le long de la promenade...). Je me sens beaucoup plus à l'aise au milieu de la pampa sous la cagne que les uns sur les autres à la plage et en ville...
Heureusement dès que le soleil est couché on respire un peu et la baignade est délicieuse.
Je passerai la nuit sur la plage et prendrai une journée de repos/transition le lendemain avant de rentrer en TGV vélo "emballé" avec ma bache de sol et quelques morceaux de ductape de ma pompe.
La baignade dès 7h30 sur une plage déserte est un régal.
Conclusions
Quelques chiffres :
1270 km parcourus (sans compter les balades pour les ravitaillements ni la visite de Nice, etc... les 1300 y sont largement)
1 crevaison
1 déchirure, 2 autres arrêtées par le latex
2 nuits en camping dont celle de Die pas géniale ni nécessaire
2 nuits en gîte toujours au bon moment après une journée à la météo éprouvante : l'une sous la pluie et frigorifiante, l'autre sous la cagne et assomante
2 nuits chez l'habitant coup sur coup en Chevreuse et Grenoble
A partir de Sisteron il n'y aura plus d'abri : toute les nuits en bivouac "à la belle"
0 soucis mécanique autre que l'usure d'un plateau
1 pneu ar HS à force de pédaler !
1 barbe de 3 semaines
quelques kilos en moins
La GTJ me laisse un souvenir mitigé (à cause de la météo? exigence niveau traces et points de vues ?), mais a pu faire une excellente mise en jambe et laisse entrevoir un joli potentiel malheureusement pas exploité par le tracé.
La Chartreuse est hyper physique en arrivant de la GTJ, mais ça donne l'impression de vallées "protégées" par les montagnes, comme dans un écrin.
De Grenoble à Sisteron c'est du gros gavage de D+ sur pistes et de D- en sentier à flanc...
La portion finale Sisteron Nice est beaucoup plus "cassante" et exigeante techniquement.
J'y ai trouvé du bon VTT technico-ludique, voir du littéral "Mountain Bike".
Cette progression quasi linéaire permet de se faire les jambes et d'être à l'aise dans la pente + vide + pavasses afin de savourer les dernières étapes et ainsi savourer des sentiers ***.
D'ailleurs quelle joie les derniers D- sur Nice avec la grande bleue en fond...
Bon maintenant, quel sera le prochain Slip2Bain Tour ?